Pèlerinage oeucuménique de Carême pour une justice en Israël-Palestine
8 avril 2025 à Courroux
Ce qui nous unit avant tout, c’est notre humanité. Le mardi 8 avril, une vingtaine de personnes se sont réunies pour marcher ensemble pour la Paix, de la passerelle du Colliard jusqu’à l’église de Courroux. À l’origine de cette initiative, Claire Droz nous en dit plus sur le sens de cette démarche.
Pèlerinage de Carême pour le cessez-le-feu à Gaza. Comment est née cette démarche ?
Chaque dimanche soir depuis plus de huit ans sur la place de la gare à Delémont, nous sommes en cercle pour la paix, conscients de notre impuissance humaine, mais confiant notre quête à Plus grand que nous. Chacun dans sa foi, en silence. Nous suivons les conflits du monde et sommes particulièrement touchés par la situation bloquée en Israël-Palestine, cette terre où Christ a marché, humble, désarmé, donnant Sa vie pour nous. Nous avons conscience des difficultés de l’occupation, de l’impossibilité pour le peuple palestinien et le peuple israélien de se rencontrer, de se connaître, d’échanger, par l’enfermement de deux peuples derrière 700 km de mur de séparation. De la souffrance terrible à Gaza, prison à ciel ouvert où les enfants ont grandi dans la frustration.
Le 7 octobre 2023 a révélé l’ampleur du désastre, des 2 côtés. Nous sommes en contact avec des chercheurs de paix, en Israël-Palestine, bien que les douleurs soient parfois trop fortes pour faire un pas vers l’autre.
Ici, nous nous demandons comment soutenir les initiatives de paix, et avons organisé une conférence, puis la projection du film « Résister pour la paix » suivie d’une table-ronde. Beaucoup de Jurassiens sont touchés par la situation. Le sentiment d’impuissance est fort, devant la reprise des bombardements israéliens sur la bande de Gaza après le cessez-le-feu, et la déportation continue des habitants de la Cisjordanie occupée. Nous réalisons que devant cette impuissance, beaucoup de personnes finissent par détourner le regard.
Quel message porte cette initiative ?
Nous souhaitons rester debout et actifs, afin de donner un signe que nous continuons d’être proches de ceux qui vivent sans justice et sans paix.
En quoi cette démarche fait-elle écho à l’expérience des chrétiens en Terre sainte ?
Pour aller en voiture pour un Israélien de Bethléem à Jérusalem, il faut 12 minutes, par trafic fluide. Pour un Palestinien actuellement avec les check-points qui s’ajoutent au parcours : des heures d’attente, de contrôle, parfois jusqu’à 24 heures, pour 10 km.
Nous avons donc parcouru à pied 10 km autour de Delémont, nous arrêtant fréquemment, comme si nous étions aux check-points, priant pour eux dans les lieux de prière qui nous ont accueillis, le cœur et les bras ouverts. Un grand merci pour l’accueil, et l’envoi à marcher !
Mais qu’il est simple de marcher, dans un pays en paix.
Les chrétiens qui restent en Palestine sont courageux, non-violents, mais ils attendent l’aide de la « Communauté internationale ». Tandis que les expulsions en Cisjordanie, la destruction à Gaza, continuent, nous réalisons que peut-être, la communauté, c’est nous, petites gens « d’en bas ».
Nous continuons, à notre mesure, notre recherche de justice pour eux, vers une paix durable. Chacun est bienvenu pour rejoindre notre groupe.